Le Parti Communiste Libanais : Le cessez-le-feu est une réalisation rendue possible grâce au sang des martyrs et à l’unité nationale des Libanais contre l’ennemi sioniste, ses sponsors atlantiques et leurs soutiens.
Premièrement : Le jour du retour a constitué une journée de victoire pour l’unité nationale libanaise contre l’ennemi sioniste et ses sponsors atlantiques ainsi que leurs soutiens. C’est une journée pour saluer les martyrs résistants, ces héros qui ont écrit les plus belles épopées dans la défense du Liban, ainsi que tous les martyrs – militaires, journalistes, membres du corps médical, volontaires de la défense civile et civils tombés en martyrs aux côtés de leurs frères déplacés dans diverses régions libanaises. C’est une journée pour tous les Libanais qui ont consenti d’énormes sacrifices dans les efforts de secours et la résilience populaire, incarnant par leur accueil des déplacés une situation nationale unifiée et exemplaire, ayant contribué à cette résilience héroïque et à ce retour. C’est également une journée pour saluer tous les communistes pour les efforts et les dons qu’ils ont fournis, ayant tout offert de leurs capacités et assumé la responsabilité de se tenir aux côtés de leur peuple et de leur patrie. Ils ont été fidèles à leur histoire nationale résistante. Mille saluts à eux et aux martyrs de leurs familles.
Deuxièmement : Le Parti Communiste Libanais considère que le cessez-le-feu est une réalisation nationale importante, rendue possible grâce au sang et aux sacrifices consentis, qui ont empêché, dans le contexte des rapports de force actuels, l’ennemi sioniste d’atteindre son objectif d’asservir le Liban et son peuple. C’est cette résilience héroïque qui a imposé à l’ennemi de mettre fin à ses attaques barbares destructrices et à sa guerre psychologique contre les civils – des actes constituant des crimes de guerre pour lesquels Netanyahu, Galant, ainsi que leur gouvernement raciste et les dirigeants militaires et soldats ayant perpétré des massacres en bombardant des civils non armés dans la capitale Beyrouth et dans toutes les régions libanaises, doivent être jugés conformément à la décision de la Cour pénale internationale.
Cela s’ajoute à leur politique de la terre brûlée par la destruction systématique des villages frontaliers, de la banlieue sud, de la Bekaa, ainsi que des sites patrimoniaux et archéologiques historiques, dans une scène rappelant ce que l’histoire a décrit comme les guerres coloniales, impérialistes et nazies. Concernant l’accord « israélo-libanais », sa lecture politique ne se limite pas au texte, qui représente une entrée et une couverture pour ce qui sera appliqué sur le terrain. Le Liban et la Palestine ont des leçons et des expériences à cet égard sur l’application des accords.
Quant au texte, l’accord dépasse la Résolution 1701 par les modifications et ajouts qui y ont été introduits, notamment les clauses imposées au Liban sur le mécanisme de surveillance et d’exécution, qui ont dépeint le Liban comme l’agresseur contre « Israël », disculpant ainsi l’ennemi sioniste de tous les crimes qu’il a commis contre le Liban et son peuple. Cela est apparu, en premier lieu, dans la formation du « comité de surveillance et d’exécution », dirigé par les États-Unis, qui soutiennent et favorisent l’ennemi.
En conséquence, le Parti réitère son refus catégorique de toute condition ou concession au détriment du Liban, de sa souveraineté et de ses droits nationaux sur terre, en mer et dans les airs, tout en insistant sur le retrait israélien complet et en refusant à « Israël » tout droit à une « action militaire préventive ». Il insiste également sur la nécessité de s’engager à respecter le retrait israélien jusqu’aux frontières internationales conformément à l’accord d’armistice signé en 1949, tout en soulignant l’importance du rôle de l’armée libanaise dans la protection et la préservation de la souveraineté du Liban, ainsi que dans la défense des Libanais contre toute agression sioniste, selon les déclarations de Netanyahu que « l’accord n’est pas la fin de la guerre ».
Troisièmement : La situation politique et sécuritaire que traverse le Liban reste entourée de dangers, car l’ennemi sioniste ne peut être digne de confiance. Malgré l’accord signé, il continue de commettre diverses formes de crimes et d’agressions contre nos concitoyens retournant dans le sud. Cela inclut des tentatives d’assassinat, des intimidations, des enlèvements, des interdictions d’accès à leurs villages, ainsi que des destructions de maisons, l’utilisation de drones, des violations de l’espace aérien libanais, et le bombardement de Bayssariyeh hier en est un exemple.
Ces actes visent à poursuivre la guerre psychologique et à faire croire que le retour est soumis aux désirs de l’occupation et non au résultat de la résilience libanaise dans les circonstances les plus sombres.
Quatrièmement : Ces agressions n’auraient pas été possibles sans la couverture américaine et leur présidence du « comité de surveillance ». Leur silence révèle la réalité de l’accord américano-israélien et les « garanties » accordées à l’ennemi sioniste, lui permettant de commettre ce qu’il souhaite sous des prétextes fallacieux, invoquant tantôt des « menaces imminentes » ou évolutives, tantôt son droit à l’autodéfense. Les États-Unis portent donc la responsabilité de toute agression sioniste future qui serait menée sous le couvert de ces « garanties ». Nous déclarons notre condamnation et notre rejet de toutes ces « garanties » accordées à l’entité sioniste.
Cinquièmement : Le parti insiste sur l’importance d’un discours politique national inclusif, surpassant tout autre discours de clivages confessionnels, quelle qu’en soit la source. Ces clivages ont malheureusement émergé durant la bataille, alors que nous avions un besoin crucial de renforcer l’unité nationale face à l’agression, et non de retomber dans des divisions passées, dont nous continuons à payer le prix dans cet effondrement catastrophique qui menace de détruire le pays en tant que nation et existence. Renforcer l’unité nationale entre Libanais, qui s’est manifestée dans l’accueil des déplacés, doit se poursuivre et s’intensifier pendant la phase de retour, d’autant plus que les rapatriés font face à des menaces sionistes et que les déplacés vivent dans des conditions misérables. Les rapatriés et déplacés, aux côtés de la majorité des Libanais, affrontent des défis sociaux énormes dans les domaines de la reconstruction, de la santé, de l’éducation et des conditions de vie. Ces questions doivent être des priorités pour le gouvernement afin de garantir un retour global et équitable dans toutes les localités frontalières et pour tous les villages concernés. La reconstruction doit être entamée rapidement, accompagnée de l’octroi de compensations et de la satisfaction des besoins urgents de manière juste et sans discrimination pour toutes les personnes affectées par l’agression.
Sixièmement : Le parti appelle à prendre toutes les mesures pratiques et concrètes nécessaires pour établir les bases d’une phase transitoire visant à construire un État national, un État de citoyenneté, de démocratie et de justice sociale. Un État résistant, responsable de la protection de son peuple par son armée nationale et par le droit de son peuple à résister à l’occupation et aux agressions sionistes, comme un devoir national. Un État capable de fournir tous les besoins politiques, économiques et sociaux à son peuple, y compris en premier lieu une stratégie militaire basée sur l’armement de l’armée libanaise avec les équipements les plus modernes, obtenus de diverses sources, et en allouant les ressources de l’État à cet effet, comme le font tous les pays du monde. Cela rejette également toute dépendance et soumission à l’extérieur, notamment la tutelle américaine et française dans l’armement de l’armée, telle que mentionnée dans l’accord, la considérant comme une forme de domination sur la décision politique libanaise.
Septièmement : Le parti appelle à une campagne la plus large possible de soutien et de solidarité politique et populaire, arabe et internationale, avec le Liban. Il exhorte à dévoiler la réalité des crimes commis par l’ennemi sioniste contre le peuple libanais, crimes qu’il continue à perpétrer contre le peuple palestinien. Il appelle les gouvernements du monde à condamner les agressions, les politiques de génocide, et à exiger l’application de la décision de la Cour pénale internationale pour arrêter et juger Netanyahu, Galant, et toutes les politiques racistes soutenues par les États-Unis.
Fait à Beyrouth, le 30 novembre 2024
Le Bureau Politique du Parti Communiste Libanais